Un mois seulement après le talk Admise #2, la comédienne Agnès Hurstel était l’invitée du talk Admise #3 le 13 Mars dernier.
Fans de la marque ou fans de la comédienne, les inconditionnelles des Talks étaient venues en nombre ce soir-là pour rire aux blagues d’Agnès, et profiter de son expérience et de son parcours unique. En toute simplicité, Agnès a parlé de son parcours professionnel e amoureux, de sexualité et de la complexité d’être une femme aujourd’hui, avec la liberté de ton qui la caractérise.
Rencontre avec Agnès Hurstel
Agnès Hurstel, comédienne parisienne de 28 ans, a de l’énergie à revendre. Cette petite brune pétillante et talentueuse a fait de la scène son métier, et son humour désopilant s’est propagé des planches du Sentier des Halles, où elle a joué son one-woman show pendant un an, au Théâtre du Rond-Point, où elle vient de passer un mois en représentation, en passant par une chronique hebdomadaire dans l’émission la Bande originale de Nagui sur France Inter.
Le talk est l’occasion de revenir sur ce parcours hors normes, ponctué de doutes, de rencontres et de succès, qui ne manque pas d’inspirer les femmes présentes dans la boutique Admise de la rue de la Folie-Méricourt, pendues à ses lèvres.
Après une adolescence compliquée marquée par le port du corset – « mais l’adolescence c’est complique pour tout le monde non ? » -, Agnès, entreprend une classe préparatoire littéraire en Hypokhâgne Khâgne. Sous-admissible à la prestigieuse école Normale Supérieure après sa Khâgne, elle ne l’avoue pas à ses parents pour ne pas avoir à repasser le concours l’année d’après et s’échappe en lettres modernes à la Sorbonne.
Agnès s’essaie au théâtre et écrit ses premières pièces, avec l’envie de raconter des histoires et de les mettre en scène. « Dans ma famille on disait que c’était génial d’être artiste mais personne ne l’était ». Elle tente le conservatoire national, le rate de peu. Suivent quelques années de « galères » où Agnès tente de percer tant bien que mal dans l’industrie très convoitée du cinéma : « Je ne rentrais pas dans les cases, car je n’étais ni assez jolie ni assez atypique ».
Jusqu’à cette rencontre décisive lors d’un stage pour comédiens professionnels un soir où leur professeur leur demande de jouer ce qui leur semble être le plus aux antipodes d’eux-mêmes dans ce métier. Pour Agnès, c’est le one-man show. « Bien sûr, il y avait les humoristes que j’aimais bien comme Jamel, Gad El Maleh, mais chez moi, il y avait un snobisme pour le one-man show à la Bigard ou Dubosc, on trouvait ça grossier, potache.» Agnès écrit et joue un sketch inspiré de sa vie sentimentale devant son cours, et c’est la révélation : la salle est pliée en deux, et elle prend son pied. Son professeur l’exhorte à continuer dans une salle de stand up, le Paname, véritable « salle de gym des humoristes ».
Puis tout s’enchaîne très vite : après trois mois pleins à tester ses blagues tous les soirs devant la clientèle du Paname, elle monte son propre spectacle dans une petite salle où elle joue une fois par semaine, puis au Sentier des Halles. Elle est repérée par Kader Aoun, célèbre producteur de Gad El Maleh, qui veut en faire « l’humoriste des gens qui s’habillent chez A.P.C ».
Rétrospectivement, Agnès comprend qu’elle est là où elle devait être, bien loin du conservatoire national de théâtre, où d’un parcours beaucoup plus classique pour lequel elle avait été programmée. « J’ai toujours été drôle, il fallait juste que je me lance. Aujourd’hui j’adore ce que je fais ». Et le succès ne se dément pas : elle écrit en ce moment le scénario d’une série télévisée dans laquelle elle occupera le premier rôle.
Agnès nous parle de sexualité
C’est un peu la question qui nous brûle les lèvres : les exploits sexuels qu’Agnès livre dans son spectacle, info ou intox ?! Quoiqu’il en soit, la liberté avec laquelle elle aborde le thème de sa sexualité sur scène force le respect. Ce soir-là aussi, c’est aussi le sujet de nombreuses questions des auditrices.
« Je suis montée sur scène à un moment où je découvrais mon corps et je découvrais qu’il ne me servait pas qu’à avoir mal, mais aussi à séduire, et à avoir du plaisir ». Ainsi, elle n’hésite pas à parler ouvertement de cul sur scène, et crée à chaque fois l’hilarité. Même si, fiction oblige, tout n’est pas forcément vrai. « Je voulais parler comme on parle à ses copines aux brunch le dimanche, et qu’on est jamais aussi drôles, inspirées, open qu’à ce moment-là ».
Ce faisant, Agnès libère une parole jusque-là interdite, et brise des tabous sur des sujets tels que le désir féminin, la masturbation, la consommation de pornographie par les femmes. « Au départ, je parlais de cul pour choquer, pour capter l’attention du public. Aujourd’hui, je me suis un peu calmée, mais je suis contente quand les femmes viennent me parler à la fin de mon spectacle en me disant que ça les aide d’entendre ce genre de discours ».
Entre temps, le mouvement « me too » est passé par-là, la parole des femmes se libère plus que jamais, et Agnès en est devenue un des hérauts presque malgré elle : « Quand je me suis lancée à 23 ans, je n’avais aucun discours sur la féminité. Aujourd’hui, je sens que la parole que je porte est importante, et j’en suis fière ».
Ansi, Agnès assume aujourd’hui pleinement son rôle et imagine écrire une série documentaire sur l’éducation sexuelle à destination du jeune public dans un futur proche.
Qu’elle y arrive, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.
L’audace et la liberté, c’est en tout cas ce que nos femmes Admise retiendront de ce joli moment passé en compagnie de cette tornade à laquelle on prédit un avenir radieux. Ah, et peut-être aussi quelques recommandations de comptes instagram dédiés à la conquête du plaisir féminin :
@itsnotabretzel
@jouissanceclub
@jemenbatsleclit